Comment s'appelle la femelle du hérisson ?

Lorsque l’on évoque le petit mammifère nocturne à piquants, nous utilisons principalement le mot « hérisson ». Pourtant, dans le règne animal, la femelle d’une espèce a parfois son propre nom : biche, poule, chèvre, lionne, chatte, vache, jument, laie, etc. Alors qu’en est-il chez le hérisson ? C’est ce que nous vous proposons de voir.

La hérissonne, le nom de la femelle hérisson

Pour parler de la version féminine du hérisson, c’est le mot « hérissonne » qui est officiel. Toutefois, ce mot est finalement assez peu employé, la plupart des personnes préférant simplement utiliser l’expression « femelle du hérisson ». Notons que physiquement, il est difficile pour des non-initiés de différencier un mâle et une femelle : il n’y a pas de dimorphisme sexuel. La femelle peut simplement être légèrement plus petite et plus légère que le mâle.

Pour sa part, le bébé hérisson a hérité de l’un des noms les plus adorables du règne animal. Si son nom scientifique officiel est assez logiquement le « hérissonneau », c’est plutôt la version récente qui est davantage popularisée de nos jours : le « choupisson ». Ce néologisme (mot nouveau) a été créé en 2009 par l’enseignant-chercheur Pierre Kerner. C’est un mot-valise qui associe l’expression « choupi » (c’est-à-dire mignon ou adorable) et le suffixe « -sson » de hérisson. Ces dernières années, c’est ce mot qui est privilégié pour évoquer la progéniture du hérisson et de la hérissonne. Un mot devenu populaire, qui risquerait bien de faire son entrée dans les dictionnaires officiels lors des prochaines rentrées.

Hérissonne, un mot qui a plusieurs significations

Notre langue joue parfois avec les mots et certains d’entre eux sont des homonymes. Cela signifie qu’ils se prononcent pareil, voire s’écrivent de la même façon, mais n’ont pas le même sens.

Par exemple, l’écaille martre (Arctia caja) est aussi appelée « écaille hérissonne » ou simplement « hérissonne ». C’est un très joli papillon aux ailes colorées, répandu en Europe, en Asie et en Amérique du Nord.

Parfois, l’enveloppe ronde et piquante qui entoure le fruit du châtaignier, la bogue, peut aussi être appelée « hérissonne ». On comprend facilement le rapport avec le mammifère épineux.

La femelle hérisson s’occupe seule des petits

Comme chez beaucoup de femelles du règne animal, c’est la hérissonne qui va prendre soin des bébés et assurer leur survie jusqu’à leur maturité.

Chez le hérisson, la période de reproduction va d’avril à septembre, en fonction du climat. La femelle a généralement une à deux portées par an. Les petits mammifères atteignent la maturité sexuelle, c’est-à-dire l’âge à partir duquel ils ont la possibilité de se reproduire, vers 9 mois.

Si l’accouplement est un succès, la hérissonne va entrer en gestation pour environ 30 jours (ici encore, variable selon les conditions climatiques). Elle mettra ensuite au monde une portée de 3 à 7 hérissonneaux ou choupissons. En amont, elle aura pris soin de constituer un nid douillet pour les accueillir comme il se doit, constitué de débris végétaux (feuilles, mousses, herbes...). Les bébés hérissons naissent roses, fripés et aveugles. Ils ne développent leurs premières épines que quelques heures plus tard. Les piquants adultes, plus durs et colorés, apparaissent au bout de 3 semaines environ. Les petits ne pourraient pas survivre sans leur mère, puisqu’ils n’ont la capacité d’ouvrir les yeux qu’au bout de 15 jours et qu’ils ne peuvent pas encore réguler par eux-mêmes leur température. Les deux premiers mois, la hérissonne nourrira ses petits avec du lait, avant de les emmener chasser avec elle. Ils commenceront alors à s’alimenter avec des limaces, escargots, araignées et insectes divers. Les choupissons seront livrés à eux-mêmes au bout de 40 jours environ, moment où ils devront sortir du nid et devenir autonomes. Leur espérance de vie est d’environ 5 ans, mais la première année est la plus difficile à passer, connaissant le plus fort taux de mortalité.

Favoriser la présence du hérisson mâle ou femelle

Les hérissons sont présents quasiment partout sur notre territoire, à la ville comme à la campagne. Il est possible de les croiser à la tombée de la nuit dans les jardins, les forêts, les bocages ou les parcs. Ils apprécient particulièrement les buissons, les tas de bois ou de feuilles mortes. Notons que le hérisson est actif du printemps à la fin de l’automne, mais qu’il est en période d’hibernation pendant la saison froide. Le hérisson n’est pas vraiment territorial et peut parcourir plusieurs kilomètres lors de ses vadrouilles nocturnes.

Ces petits mammifères sont considérés comme de vrais alliés du jardinier, puisqu’ils se nourrissent de nombreux ravageurs des cultures, comme les gastéropodes ou les chenilles. Mais ce sont aussi des animaux dont les populations sont en déclin, même si le hérisson d’Europe est une espèce protégée depuis 1981. Cela est notamment dû aux activités humaines : collisions avec les véhicules, usage de pesticides qui raréfient leurs sources d’alimentation, tondeuses électriques, prédation par les animaux domestiques, noyade dans les piscines, etc. Deux raisons qui suffisent à vouloir mettre en place quelques gestes pour favoriser leur présence et permettre à la hérissonne de se reproduire.

Pour offrir aux hérissons un environnement propice à leur survie, veillez à :

• ne pas utiliser de produits pesticides ou insecticides, souvent polluants et nocifs pour la biodiversité ;
• laisser des espaces dans les clôtures de jardin, pour que le hérisson puisse circuler librement (environ 12 cm de diamètre) ;
• proposer de l’eau fraîche, régulièrement renouvelée, à la faune du jardin ;
• pratiquer la tonte différenciée et/ou à laisser des zones en friches au jardin, utiles à toute la biodiversité ;
• installer un abri à hérissons (qu’il est possible de faire soi-même).

Le hérisson n’est pas un animal très discret. En fin de journée, si l’un d’entre eux vous gratifie de sa présence, vous pourrez tout d’abord entendre des petits grognements, soufflements ou sifflements étonnants. Ils sont d’autant plus audibles lorsque le hérisson est en période de reproduction et lorsqu’il se nourrit. Des traces de pattes (sortes de mini mains à 5 doigts) et des crottes cylindriques et brillantes, dans lequel il est possible d’observer des restes d’insectes, vous confirmeront que le petit mammifère piquant s’est installé près de chez vous.