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Qui sont les prédateurs des goélands, qui pullulent en bord de mer ?

Qui sont les prédateurs des goélands, qui pullulent en bord de mer ?

Sur les côtes françaises, les goélands règnent en maîtres. Leur cri aigu résonne au-dessus des ports, leurs ailes frôlent les terrasses de restaurant, et leur audace s’invite jusque dans les centres-villes. Encouragés par les activités humaines, ils trouvent dans nos déchets une manne alimentaire constante. Pourtant, leur domination n’est pas totale car des prédateurs naturels ciblent leurs œufs, leurs poussins, voire les adultes vulnérables. Cet équilibre, bien que modifié par l’homme, révèle une chaîne alimentaire où le goéland n’est jamais totalement à l’abri. Faisons connaissance avec les ennemis du goéland.

Pourquoi les goélands pullulent-ils en bord de mer ?

Le goéland est un oiseau marin de la famille des laridés, facilement reconnaissable à sa taille imposante, son plumage blanc et gris, son bec jaune crochu et ses pattes palmées. En France, plusieurs espèces fréquentent le littoral, notamment le goéland argenté (Larus argentatus), le goéland leucophée (Larus michahellis) et le goéland marin (Larus marinus), plus rare. Les laridés nichent en colonies, souvent sur les falaises ou les toits plats des villes côtières, en pondant généralement 2 à 3 œufs par an. Leur prolifération tient en grande partie à leur adaptabilité. Omnivores et opportunistes, ils consomment aussi bien des poissons et des invertébrés marins que des déchets humains, des fruits, des petits mammifères, des œufs ou des restes de pique-nique. Leur intelligence est remarquable : les goélands mémorisent les emplacements intéressants, modulent leur habitudes en fonction des horaires de pêche, apprennent à ouvrir les sacs-poubelles ou à faire tomber des coquillages de très haut pour les casser. Leur capacité d’adaptation au changement, alliée à un vol puissant et endurant, fait de ces oiseaux des colonisateurs particulièrement efficaces.

Qui sont les prédateurs des jeunes goélands et des œufs ?

Contrairement aux adultes, protégés par leur taille, leur cri et leur comportement collectif, les œufs et les poussins constituent des proies faciles pour de nombreux prédateurs naturels tels que :

Les rapaces diurnes

Le faucon pèlerin, présent sur les falaises du littoral atlantique et méditerranéen, s’attaque parfois aux jeunes goélands. Il repère les nids en hauteur et fond à grande vitesse sur les oisillons. Le busard des roseaux, que l’on retrouve dans les marais côtiers comme ceux de Camargue ou de Brière, est également un opportuniste. Il survole les roselières ou les prairies humides à la recherche de cibles vulnérables, y compris les poussins de goéland si ceux-ci nichent dans des herbes basses.

Les mammifères terrestres

Le renard roux, très répandu en France, s’aventure parfois jusque sur les dunes ou les zones de nidification côtières. Il est capable de localiser les nids grâce à son odorat aiguisé et de les déterrer ou de les attaquer lors de ses chasses nocturnes. Les chats domestiques retournés à l’état sauvage ou errants, surtout dans les zones urbaines littorales, peuvent grimper dans les structures ou fouiller dans les broussailles à la recherche d’œufs ou de poussins.

Les corvidés

Intelligents et adaptables, les corbeaux freux, les choucas des tours ou les pies bavardes sont connus pour leur appétit pour les œufs. Ces oiseaux, très présents sur les zones côtières urbanisées comme celles de Bretagne ou du Languedoc, repèrent les nids laissés sans surveillance et volent les œufs ou les oisillons. Leur technique est bien rodée : longue observation, attaque éclair, puis fuite avec la proie.

D’autres oiseaux nicheurs

Certains grands goélands eux-mêmes, notamment le goéland marin, n’hésitent pas à consommer les poussins d’autres goélands, en particulier dans les colonies denses où la nourriture se fait rare. Ces comportements de prédation intra-espèce ajoutent à la mortalité naturelle des jeunes.

Qui sont les prédateurs naturels des goélands adultes ?

Les adultes, plus robustes, ne sont pas totalement à l’abri de la prédation, surtout s’ils sont affaiblis ou isolés. Quelques ennemis connus :

Les grands rapaces

L’autour des palombes, présent dans certaines forêts côtières, peut attaquer un goéland adulte s’il le surprend au sol ou en vol lent. Plus spectaculaire encore, le faucon pèlerin, capable d’atteindre plus de 300 km/h en piqué, cible parfois les adultes, notamment lorsqu’ils survolent les zones rocheuses où il niche. Ces attaques sont rares mais redoutables.

Les mammifères marins

Sur la côte basque et certaines zones de Méditerranée, les dauphins et, plus exceptionnellement les orques, peuvent capturer un goéland volant près de la surface ou posé sur l’eau. Ces cas restent peu fréquents, mais ils sont bien documentés lors de chasses en groupe.

Les requins

En France, les interactions entre goélands et requins sont rares. Toutefois, dans les eaux chaudes de Méditerranée, des observations ont été faites de requins bleus bondissant pour capturer des oiseaux marins. Ces événements sont marginaux mais rappellent que même les adultes peuvent devenir des proies s’ils s’éloignent du rivage.

L’homme est-il un prédateur des goélands ?

L’homme représente sans doute le prédateur le plus ambivalent des goélands : il ne chasse pas l’oiseau mais influence ses populations par ses gestes, ses choix d’aménagement et ses politiques environnementales. Exemples :

Les mesures de régulation

Dans certaines villes françaises, les autorités ont mis en place des programmes de limitation de la population de goélands, face aux plaintes des habitants. Ces régulations incluent notamment la stérilisation des œufs, la pose de pics anti-nids ou l’utilisation de rapaces pour effaroucher les colonies.

La modification de l’habitat

L’urbanisation du littoral entraîne la destruction de certains sites naturels de nidification, forçant les goélands à coloniser les bâtiments. Paradoxalement, ces nouveaux lieux d’accueil les protègent de leurs prédateurs naturels, mais les exposent à des actions humaines hostiles, comme la fermeture des accès aux toits ou l’usage de répulsifs sonores.

L’accès à la nourriture

Les déchets alimentaires constituent un facteur clé de la prolifération. Laisser traîner un sac-poubelle, nourrir les oiseaux sur une plage ou jeter des restes de poisson dans le port, participent à cette explosion démographique. Or, cette nourriture facile rend les goélands plus dépendants, plus envahissants, et moins méfiants, au point de devenir agressifs.

Un équilibre naturel mis à mal

En leur offrant une abondance de nourriture, l’homme déséquilibre les rapports proie-prédateur. Les jeunes survivants sont plus nombreux, les adultes vivent plus longtemps, et les prédateurs naturels sont tenus à l’écart par l’activité humaine. Ainsi, l’homme empêche indirectement le contrôle naturel des populations, tout en s’en plaignant ensuite.

Comment se défendent les goélands ?

Si les œufs et les jeunes goélands sont vulnérables, les adultes ne se laissent pas faire. Dès l’approche d’un intrus, les colonies déclenchent une agitation sonore puissante : des cris aigus et répétés qui alertent les autres individus. Les adultes peuvent alors se lancer dans des attaques en piqué, visant le prédateur ou l’humain perçu comme une menace. Ils visent souvent la tête, parfois accompagnés de jets de déjections ciblés, méthode de défense à la fois dissuasive et efficace.

Les sites de nidification sont soigneusement choisis pour limiter les risques : falaises abruptes, toits inaccessibles, îlots rocheux éloignés. Dans certaines villes portuaires françaises, les goélands nichent sur les bâtiments publics, les églises ou les toitures d’immeubles, hors de portée des mammifères terrestres. La densité des colonies représente aussi un atout : plus il y a d’adultes, plus les alertes sont précoces et les réponses coordonnées. Ce comportement collectif contribue à faire reculer bon nombre de prédateurs.

Par Nathalie Truche - Publié le 29/06/2025

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